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Voitures d’occasion : le nouveau malus écologique va faire très mal, surtout aux Français les plus modestes

Une nouvelle taxe écologique frappera pour la première fois les véhicules d’occasion, un secteur jusqu’alors épargné par ce type de prélèvement. Cette mesure, adoptée discrètement en février dernier dans le cadre de la loi de finances 2025, risque de transformer en profondeur le marché de l’automobile en France, et de peser lourdement sur le portefeuille des Français., notamment les plus modestes.

Jusqu’à présent, le malus écologique ne concernait que les véhicules neufs et importés. Cette taxe, indexée sur les émissions de CO2, pouvait déjà atteindre des montants considérables, jusqu’à 60 000 euros pour les modèles les plus polluants. Mais le marché de l’occasion, qui représente plus de 5 millions de transactions annuelles en France, constituait une échappatoire fiscale pour de nombreux automobilistes. Mauvaise nouvelle, cet avantage fiscale sautera dès le 1er janvier 2026.

Nous passerons ainsi d’une fiscalité qui ne taxait que l’achat initial à un système qui poursuit le véhicule tout au long de sa vie. Les conséquences sur le marché risquent d’être considérables. Car la mesure cible spécifiquement les véhicules d’occasion qui n’avaient pas été soumis au malus lors de leur première mise en circulation. Concrètement, cela concerne principalement les voitures immatriculées avant 2008, date d’instauration du bonus-malus écologique, ainsi que certains modèles plus récents ayant bénéficié d’exemptions. De quoi inquiéter les professionnels du secteur.


Les premières estimations suggèrent que certains modèles pourraient perdre jusqu’à 30% de leur valeur sur le marché de l’occasion. Les grands SUV, les berlines haut de gamme et les sportives seront particulièrement touchés. Un Range Rover Sport de 2007, par exemple, pourrait voir son prix chuter de plusieurs milliers d’euros du jour au lendemain.


Cette dépréciation accélérée risque de créer un effet domino sur l’ensemble du marché. Les concessionnaires, déjà fragilisés par la transition électrique, craignent une chute brutale des reprises et des transactions. Certains anticipent même un gel du marché dans les mois précédant l’entrée en vigueur de la mesure. En résumé, personne ne voudra acheter un véhicule dont la valeur risque de s’effondrer quelques mois plus tard.


Les ménages modestes principalement touchés

Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les propriétaires de véhicules de luxe qui seront les plus affectés. Les ménages modestes, souvent contraints de se tourner vers des véhicules anciens et plus abordables, pourraient être les premières victimes de cette réforme. Pour une famille qui roule dans une Renault Scenic diesel de 2006 par exemple, l’addition pourrait être salée. Ces véhicules familiaux, qui émettent souvent plus de 150g de CO2 par kilomètre, pourraient être frappés d’un malus de plusieurs milliers d’euros, soit parfois plus de 50% de leur valeur actuelle.


Cette situation risque d’accentuer les inégalités de mobilité. Dans les zones rurales et périurbaines, où la voiture reste indispensable et où le parc automobile est généralement plus ancien, l’impact sera particulièrement sensible. Et de créer une nouvelle fracture territoriale. Les habitants des métropoles, qui ont accès aux transports en commun et peuvent plus facilement passer à l’électrique, seront moins touchés que ceux des territoires périphériques.


Si l’objectif affiché est de réduire les émissions de CO2 du parc automobile français, de nombreux experts doutent de l’efficacité environnementale de la mesure. Le risque est de créer un effet pervers : en dévalorisant brutalement les véhicules thermiques d’occasion, on pourrait inciter les propriétaires à les conserver plus longtemps plutôt qu’à les remplacer par des modèles plus propres.

D’autres pointent l’incohérence d’une politique qui pénalise l’usage prolongé des véhicules existants. En effet, d’un point de vue environnemental, il est souvent préférable de continuer à utiliser une voiture ancienne plutôt que d’en produire une nouvelle. La fabrication d’un véhicule neuf, surtout électrique avec sa batterie, génère une empreinte carbone considérable.


Vendre ou attendre ?

Face à cette mesure fiscale, plusieurs stratégies s’offrent aux automobilistes. Pour les propriétaires de véhicules potentiellement concernés, la tentation de vendre avant l’entrée en vigueur de la mesure sera grande. Certains experts anticipent une accélération des transactions au second semestre 2025. Mais attention : l’effet d’engorgement pourrait faire chuter les prix dès cet automne.


Pour les acheteurs, la situation est encore plus complexe. L’acquisition d’un véhicule d’occasion fortement émetteur de CO2 pourrait les piéger. Les modèles hybrides récents, les petites citadines essence et les véhicules électriques d’occasion devraient en revanche voir leur cote se renforcer. Alors faut-il acheter, vendre ou attendre ?


Conscient des tensions que pourrait susciter cette mesure à quelques mois des élections législatives de 2026, le gouvernement envisagerait déjà certains aménagements. Des exemptions pour les ménages modestes ou les zones rurales seraient à l’étude, ainsi qu’une mise en œuvre progressive du dispositif. En attendant, tout le secteur qui retient son souffle.


  • À partir du 1er janvier 2026, un nouveau malus écologique s’appliquera aux voitures d’occasion qui n’y étaient pas soumises lors de leur première immatriculation.

  • Cette taxe pourrait entraîner une dépréciation massive de certains véhicules (jusqu’à 30%) et impacter particulièrement les ménages modestes et les habitants des zones rurales.

  • Les experts s’interrogent sur l’efficacité environnementale de la mesure, qui pourrait paradoxalement inciter à conserver plus longtemps les véhicules polluants plutôt qu’à les remplacer.




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